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Welzer & Associés
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Jugée pour ne pas avoir tenté de sauver la vie de son bébé

« Depuis cinq ans, quelle tristesse… » En quelques mots, Me Welzer, avocat de la jeune femme qui comparaît devant le tribunal d’Epinal ce mardi, résume la détresse de sa cliente. Un soir de décembre 2011, la prévenue, alors âgée de 18 ans, a accouché seule dans sa chambre, au domicile parental sis dans l’agglomération spinalienne. Sans un bruit, malgré la douleur, elle a mis au monde une petite fille. Une naissance qui s’est faite dans une grande solitude car la jeune femme a caché sa grossesse à tous ses proches. « J’étais en conflit avec mes parents », souffle-t-elle, en pleurs. Mais voilà, cette mise au monde a viré au drame. Car le bébé est tombé au sol et la jeune femme n’a pas vu l’enfant respirer, ni crier. Personne dans la maison n’a entendu le moindre pleur.
« J’étais sûre qu’il était décédé » affirme-t-elle avant d’expliquer qu’elle a ensuite touché le pied froid et bleu du nourrisson. Alors, sans regarder le visage de l’enfant, elle l’a entouré d’une serviette avant de le placer dans un sac et le cacher dans un placard. Quelques heures plus tard, sa mère va pénétrer dans la chambre et faire la macabre découverte…
Liquide amniotique absorbé

L’enquête permettra de déterminer que l’enfant a respiré juste après sa naissance, mais très brièvement. Le décès est d’ailleurs dû à un manque d’oxygène qui peut être dû à deux causes : l’absorption de liquide amniotique retrouvé dans les poumons de la fillette ou une asphyxie due à la serviette enroulée autour d’elle. Mais toujours selon les experts, il se peut que la prévenue n’ait pas perçu cette respiration. Au regard des éléments, la substitut Lise-Marie Millière estime que la prévenue s’est rendu coupable de non assistance à personne en danger car elle n’a pas regardé le visage de son bébé pour s’assurer qu’il respirait et n’a pas fait appel non plus à ses proches pour l’aider. Trente mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve sont requis.
Me Welzer, pour la défense, plaide, quant à lui, la relaxe en se référant à une dizaine de jurisprudences attestant que, même des professionnels du milieu obstétrique, peuvent se tromper sur ce point sans pour autant être condamnés. Et le conseil d’enfoncer le clou en brandissant des réquisitions du Parquet d’Epinal qui, en mai 2014, affirmait que les accusations de non assistance à personne en danger contre sa cliente n’étaient pas caractérisées, avant de soutenir le contraire huit mois plus tard. L’affaire est mise en délibéré au 24 janvier.

source Vosges Matin